đ„ PUTAIN DE CANCER.

Oui, je suis vulgaire.
Ăa mâarrive quand je suis en colĂšre. Et là ⊠je le suis.
Je suis en colÚre contre toi. Terriblement. Profondément. Viscéralement.
Tu voles des vies.
Tu brises des familles.
Tu arraches des enfants, des femmes, des hommes.
Trop tĂŽt. Trop violemment.
Tu laisses derriÚre toi des silences qui hurlent, des absences qui broient, des colÚres qui brûlent.
Je suis en colĂšre contre cette injustice.
Contre ces départs insensés.
Contre tous ces « pourquoi » sans réponse.
Contre lâillusion que la vie gagne toujours.
Parce que non. La vie ne gagne pas toujours.
Et câest ça qui me rĂ©volte.
Mais cette colĂšre, je refuse quâelle me dĂ©truise.
Je veux quâelle me nourrisse.
Quâelle me pousse Ă rester debout.
à transformer cette rage en sens, en présence, en engagement.
Elle me donne encore plus de force pour honorer cette mission qui me tient aux tripes :
accompagner les femmes qui restent.
Pas seulement Ă survivre,
Mais Ă revivre.
Ă se reconstruire.
Ă reprendre leur souffle, leur espace, leur lumiĂšre.
Parce que survivre ne suffit pas.
On a le droit (et mĂȘme le devoir ) de vivre pleinement aprĂšs lâĂ©preuve.
đ„ Cette colĂšre ne disparaĂźt jamais complĂštement.
Elle devient flamme.
Elle devient élan.
Elle trace un chemin.
Pour moi.
Pour toi.
Pour toutes celles et ceux qui restent.
Pour la vie.