Je pensais me connaître.

Je savais que j’avais du caractère.
J’étais de celles qui tiennent bon, qui gèrent, qui n’aiment pas trop déranger.
Mais le cancer est venu tout bouleverser.
Je ne parle pas seulement des traitements, du corps fatigué, des rendez-vous à n’en plus finir.
Je parle de ce qu’on vit à l’intérieur. Dans les silences. Les doutes. Les nuits pleines de peur.
Dans ce vide qu’on ressent parfois, même entourée.
Et c’est là que j’ai découvert des choses sur moi que je n’avais jamais vues aussi clairement :
🔹 J’ai appris à demander de l’aide.
C’est fou comme on pense devoir tout porter seule.
Comme si accepter de flancher, c’était échouer.
Et pourtant… j’ai découvert que tendre la main, c’est aussi un acte de courage.
Que dire « j’ai besoin de toi », c’est ouvrir une porte à plus d’humanité
🔹 J’ai appris à dire NON.
À ce qui me tire vers le bas.
Aux obligations sans sens.
Aux relations qui me vident.
J’ai compris que poser des limites, ce n’est pas s’éloigner des autres, c’est se rapprocher de soi.
🔹 J’ai appris à m’écouter. Vraiment.
Pas juste à cocher des cases ou suivre des injonctions.
Mais à sentir ce dont j’ai besoin.
À respecter mes rythmes.
À faire de la place pour mes envies.
Même si elles ont changé.
Surtout parce qu’elles ont changé.
🔹 J’ai appris à prendre soin de moi.
Dans les jours où j’ai trouvé la force de sourire, comme dans ceux où j’ai laissé couler les larmes.
Pleurer aussi, c’est une forme de force.
C’est accepter ses émotions, sans jugement, sans retenue.
🔹 Et j’ai appris à être fière de moi.
Pas pour ce que j’ai accompli.
Mais pour ce que j’ai traversé.
Pour la personne que je suis devenue.
Plus lucide. Plus alignée. Plus authentique.
Le cancer ne m’a pas définie.
Mais il m’a transformée.
Et aujourd’hui, je marche avec celle que je suis…
Plus consciente, plus douce ou plus forte, plus vraie à ma manière.
Et c’est OK si ce chemin n’est pas toujours linéaire.
C’est OK si certains jours, je doute encore.
L’essentiel, c’est que je suis là. Présente. Vivante. Vraie.
🌿 À toi qui traverses un après difficile :
Tu n’as rien à prouver.
Tu as juste à t’écouter.
À t’accueillir comme tu es.
Et de marcher, pas après pas, vers une existence plus douce, plus sincère… à ton rythme.